
Jusqu’à présent, les troubles digestifs étaient considérés comme des symptômes plutôt rares du covid-19, notamment chez les enfants âgés de moins de 18 ans. Mais une nouvelle étude italienne, publiée dans la revue Jama Network Open, révèle que plus d’un tiers des enfants suivis présentaient des symptômes gastro-intestinaux plus ou moins sévères.
D’une manière générale, depuis le déclenchement de cette pandémie mondiale, les principaux symptômes du Covid-19 sont la perte du goût et de l’odorat, la fièvre, la toux, le fatigue…Mais d’autres manifestations moins fréquentes pourraient, également, faire leur apparition, dont les troubles gastriques, notamment chez les enfants âgés de moins de 18 ans. Une nouvelle étude italienne, publiée au mois de décembre 2021 dans la revue Jama Network Open, vient confirmer, sans grande surprise, cette hypothèse.
L’étude a porté sur le suivi de 685 enfants (âgés de moins de 18 ans, dont 56 % de garçons), inclus selon qu’ils disposaient d’un test PCR confirmant l’infection ou dont les symptômes correspondaient à la description du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant associé à une infection aiguë par le Sars-CoV-2 chez l’enfant.
Des symptômes plus fréquents qu’on ne le pensait
En effet, un consortium de pédiatres et chercheurs italiens, qui viennent de publier les résultats de cette étude rétrospective de grande envergure sur presque un an, expliquent que, depuis le déclenchement de cette pandémie mondiale, des troubles gastro-intestinaux liés à l’infection par le Sars-CoV-2 sont documentés. Leur prévalence et leur sévérité semblent dépendantes de l’âge des patients, mais indépendantes de l’existence de comorbidités ou de facteurs de risque.
Selon les résultats publiés, plus d’un tiers des enfants suivis (soit 37,5 %) présentaient des symptômes gastro-intestinaux plus ou moins sévères. 192 de ces enfants, (soit 74,7%) ont présenté une atteinte gastro-intestinale légère à modérée, caractérisée par une diarrhée (pour 55,71 % d’entre eux) dans la plupart des cas, des vomissements (pour 30,2 %) ou des douleurs abdominales (pour 20,3 %). Mais chez ces enfants, la présence de manifestations gastro-intestinales conférait un risque accru d’hospitalisation (x 2,6) et surtout d’admission dans un service de soins intensifs et/ou de réanimation (x 3,9).
Parmi les enfants inclus dans la cohorte de l’étude, 65 (soit 9,5 % du total des enfants objets de l’étude) ont connu une évolution sévère de la maladie avec des troubles gastro-intestinaux sévères à grave, d’origine essentiellement inflammatoire, tels que l’adénomésentérite disséminée, l’appendicite, l’ascite ou la pancréatite, nécessitant dans la grande majorité des cas une prise en charge chirurgicale.
L’occurrence de ces troubles sévères a pu être liée à l’âge et il apparaît que les enfants de 5 à 10 ans ont presque neuf fois plus de risques de développer ces troubles comparés aux enfants des tranches d’âge pré-scolaire. En parallèle, ces troubles sévères sont, également, liés à une lymphopénie et à une élévation des facteurs inflammatoires (CRP, ferritine) contribuant à affirmer le diagnostic de syndrome inflammatoire multisystémique.
Les résultats de cette étude tendent, donc, à montrer que l’apparition de troubles gastro-intestinaux chez l’enfant infecté par le Sars-CoV-2, même légers (douleur abdominale, diarrhée) doivent être signalés et pris en charge le plus tôt possible afin de prévenir une évolution sévère. Elle ajoute qu’environ 1 enfant sur 10 atteint de Covid-19 peut développer des manifestations gastro-intestinales sévères nécessitant une hospitalisation et une admission en unité de soins intensifs. Pour toutes ces raisons, en cas de signes gastro-intestinaux, il faut absolument consulter rapidement le médecin.